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L’histoire du XIIIème Corps Expéditionnaire débute le 27 mai 2885, date à laquelle sa constitution fut ordonnée par le sénat impérial avec pour mission d’explorer et conquérir les territoires situés au delà d’un point de saut récemment découvert.

2 mois plus tard, le corps expéditionnaire était constitué à partir d’une escadre de la marine impériale, d’un bataillon de Marine et d’un contingent de spécialistes civils.
Le 29 juillet 2885, le corps expéditionnaire franchissait le point de saut et débutait sa mission.

Le système d’arrivée, portant encore uniquement une référence en guise de nom, AY-21-203, était riche en matières premières et comptait une planète susceptible d’abriter la vie. Sa surface était parcourue en permanence par de violentes tempêtes causées par la forte inclinaison de la planète sur son axe.

Ces tempêtes soulevaient quantité de poussières, occultant ainsi la majorité du temps la lumière du jour. Engendrant ainsi des hiver longs et rigoureux. Malgré cet environnement difficile, une biomasse constituée principalement de mousses résistantes et d’insectes rampants était parvenue à se développer et l’atmosphère s’avéra respirable à condition de porter en permanence des masques pour filtrer les poussières.

Cette planète, rapidement surnommée Tempest devint la base opérationnelle du 13ème Corps. La vie y était rude mais supportable puisque temporaire.

Le Corps Expéditionnaire colonisa le système, prospecta ses ressources minières, y établit les infrastructures nécessaires à la vie et au soutien de l’escadre tout en cherchant d’éventuels autres points de saut.
Il était ravitaillé régulièrement par l’Empire. Jusqu’au 6 octobre 2887. Ce jour, le convoi de ravitaillement n’arriva jamais. Le point de saut avait disparu.

Le choc fut évidemment énorme. Ce genre d’événement n’avait pas été anticipé car il était considéré comme impossible.

Dans l’espoir que ce phénomène serait temporaire, un rationnement fut mis en place. Jours, semaines puis mois passèrent et il devint évident qu’il ne fallait plus compter sur un ravitaillement. Le 13ème Corps était désormais totalement isolé. Il dut s’adapter à cette situation.

Les premiers temps furent difficiles. De nombreuses personnes moururent, principalement à cause des pénuries de médicaments, certaines molécules étant indisponibles sur place et ne pouvant être synthétisées. Les conditions de vie déjà difficiles devinrent pratiquement insupportables. Des débuts de mutinerie commencèrent à faire surface, notamment chez le personnel civil.

Le 17 mars 2888 un nouveau coup du sort frappa. Débarquant de nul part, un raid Vanduul frappa Tempest. Surpris pas cette incursion, l’escadre ne pu repousser totalement l’assaillant en orbite et plusieurs unités vanduul durent être combattues au sol. Le raid fut anéanti mais les pertes subies par le 13ème Corps furent élevées.
Ce second choc fut dur à encaisser mais paradoxalement il apporta un espoir: Si les Vanduuls avaient pu parvenir dans le système, c’est qu’il existait un point de saut et donc probablement une autre route menant à l’Empire.

Cet espoir fut un véritable électrochoc et l’ensemble des personnels s’attelèrent de nouveau à leurs tâches. En moins de 6 mois le 13ème Corps devint totalement autonome. Fabriquant son propre carburant, ses propres munitions, adaptant vaisseaux et armement à ces derniers. Il fallut redécouvrir, inventer ou modifier nombres de choses. Seules les lois et règlements ne changèrent pas, ainsi que le sentiment viscéral de servir l’Empire même totalement isolé de ce dernier.

Un second raid Vanduul frappa. Mais cette fois les 13ème corps était prêt et il fut repoussé. L’observation des trajectoires d’approche permit de réduire la zone de recherche du point de saut utilisé par ces derniers et il fut enfin localisé 3 mois plus tard. Il menait à un système binaire dont l’unique planète rocheuse avait été habitée par une civilisation pré-spatiale.

Evidemment, cette dernière avait été anéantie depuis longtemps par les Vanduuls et il n’en restait plus que des ruines. Un avant-poste y fut installé et on exploita toutes les ressources naturelles utiles.

Il devint rapidement évident que les vanduuls ne cesseraient pas leurs attaques. Plus encore, si ces derniers se rendaient compte de l’isolement du 13ème Corps ils n’hésiteraient probablement plus à lancer la totalité de leurs forces disponibles contre celui-ci. Un ambitieux plan de désinformation fut alors mis en place pour masquer cet état de fait. Les vaisseaux étaient renommés régulièrement et leur silhouettes modifiées par différents artifices.

De faux convois logistiques étaient organisées. Nul ne savait où et quand les vanduuls pouvait observer, aussi ces mesures de déception devinrent rituelles et permanentes. Il fallait coute que coute convaincre les Vanduuls qu’ils faisaient face à toute la puissance impériale et non pas à un unique corps expéditionnaire isolé.

Et cela fonctionna, pendant 53 ans…

53 ans durant lesquels le 13ème corps expéditionnaire devint progressivement une sorte de nation indépendante, conquérant 3 systèmes et les défendant pied à pied contre des incursions Vanduuls continuelles. Pour l’Empire, mais au final avant tout pour le 13ème.

Grâce à des politiques de procréation et d’éducation hyper-actives car devenues vitales, la seconde génération d’officiers, de membres d’équipage, de marines, de scientifiques avaient pris le relais de leurs aînés. Une micro-nation combattante, totalement militarisée était née. Toujours fidèle à l’Empire mais surtout à elle même, à ses traditions, à ses morts.

Le 11 mars 2942, le destin frappa une nouvelle fois. Le vaisseau sentinelle en garde permanente depuis l’arrivée du 13ème corps près de l’ancienne position du point de saut d’arrivée originel dans le système AY-21-203 vit soudain ce dernier réapparaître progressivement.

Cet événement auquel plus personne ne croyait fut accueilli avec davantage de stupéfaction que de joie. Plus personne n’y était préparé et il intervenait à l’aube d’une offensive Vanduul majeure que les éléments de reconnaissance du 13ème corps estimaient imminente. Organiser l’évacuation vers l’Empire mettrait immanquablement en péril le système défensif. Pire encore, les premières analyses du point de saut montraient que bien que ce dernier était en cours d’expansion, celle-ci ralentissait déjà et il n’atteindrait vraisemblement pas les dimensions nécessaires aux passages des plus grosses unités. Les équipes scientifiques estimaient même que cette réouverture ne serait que temporaire et potentiellement brève.

C’est ainsi que, après avoir analysé la situation stratégique, l’état major du 13ème ordonna l’évacuation générale. Malgré tout ce que les 3 systèmes représentaient pour eux. Malgré les années de combat, les parents et amis morts, tous les sacrifices consentis. La totalité du 13ème Corps pris en toute hâte le chemin du retour. Moins pour leur parents morts que pour les vivants. Pour offrir un avenir meilleur à leurs enfants. Ils retournèrent vers cet Empire auquel ils avaient tous prêté allégeance alors que l’immense majorité d’entre eux ne l’avait jamais connu. Sabordant ou détruisant vaisseaux, installations et équipement qu’ils ne purent emporter avec eux.

C’est ainsi que le 14 mars 2942, une cargo spatial traversant le système [Information Classifiée] vit apparaître sur ses écrans une flotte de dizaines de vaisseaux de guerre désuets dont les transpondeurs émettaient des identifications UEEN invalidées depuis plus de 50 ans. Il lança immédiatement un appel d’urgence aux forces de sécurité locales qui elle même firent appel aux forces sectorielles de la Marine impériale. 4 jours plus tard, le point de saut disparu à nouveau, comme l’avaient prédit les scientifiques.

La reprise de contact fut compliquée, teintée d’incrédulité et de craintes. Les “survivants du 13ème” n’avaient en effet plus rien à voir avec ceux qui avaient quitté le territoire impérial 57 ans plus tôt. Il s’agissait de leurs descendants. Aucun de leurs officiers n’étaient sur les listings de la Flotte ou des Marines. Leurs vaisseaux avaient si souvent étaient réparés et modifiés qu’ils ne correspondaient plus à leurs profils d’origines.

L’accueil ne fut pas celui espéré. Les autorités impériales ne reconnurent pas la citoyenneté des “survivants du 13ème” et encore moins les affiliations et grades des militaires parmi eux. Des analyses génétiques furent exigées pour prouver leurs liens familiaux.

L’incompréhension et la colère s’emparèrent de bons nombres de survivants qui avaient tant sacrifié pour cet Empire qui aujourd’hui semblait leur opposer toute la lourdeur de sa bureaucratie pour leur refuser la reconnaissance qu’ils pensaient avoir mérité.

Le processus d’ “immigration”, car tel était le mot employé sur les formulaires, pris plusieurs mois. Mois durant lesquels les membres du 13èmes durent patienter dans des centres d’accueil, affublés du statut temporaire de “réfugiés”.

Le sentiment d’humiliation était très répandu.

Cependant, la situation évolua brusquement grâce à un nouveau coup du sort:

Pratiquement 60 ans plus tôt un certain Eisaku Takagi avait créé une petite entreprise d’électronique sur Saisei, dans le système Centauri. 9 ans plus tard, cette entreprise déposait un brevet qui révolutionna les systèmes de transmissions subspatiales et qui lui permit de devenir une importante entreprise du secteur des télécommunications.

Les détails de l’histoire ne sont pas connues, mais il semble que cet événement modifia radicalement le comportement des autorités impériales envers les survivants du 13ème corps. On pense généralement que l’héritier Takagi aurait pratiqué un chantage économique pour forcer les autorités impériale à reconsidérer la question du 13ème corps.

Quelque fut la réalité, la citoyenneté de l’ensemble des “survivants du 13ème corps” fut officiellement reconnue ainsi que l’équivalence des grades au sein des forces armées impériales.
L’ensemble du personnel militaire fut cependant démobilisé.

Un certain nombre d’entre eux fut officiellement autorisé à réutiliser le nom “13ème corps expéditionnaire” pour créer une société militaire privée.

Cette dernière, héritière de l’histoire, des traditions et de l’esprit de corps du 13ème perpétue désormais celles-ci au sein de l’UEE.

Le statut juridique de société militaire privée ne peut occulter le fait que le coeur et l’âme du 13ème corps expéditionnaire continue d’exister et qu’il se comporte comme il l’a toujours fait:

Bien plus comme une unité militaire à la détermination implacable et à la solidarité infaillible que comme une société privée à la recherche de profits financiers.

Auteur : Shinji Takagi